Sunday 8 April 2012

Michael "Atters" Attree ...


 Michael "Atters" Attree (born 22 April 1965, Colchester Military Hospital) is a British satirist, comedy writer, performer and comedian.
Attree (or "Atters", as he is widely known) was born to British colonial parents who met in East Africa during the early 1950s. His late father worked as a District Officer in Kenya for Her Majesty's Government during the Mau Mau Uprising. Attree's formative years were spent in Oxford at his Italianate parental home (designed by Sir Bertram Clough Williams-Ellis of Portmeirion and The Prisoner acclaim). He moved to London during the early 1980s and graduated in Fine Art & Film from Saint Martins School of Art (his alumnus contemporaries included the musician Jarvis Cocker). At that time the art critic George Melly compared Attree's abstract oil painting style to that of Willem de Kooning.


Photograph by Kate Howell
"Atters" is editor of Whiskerade and the official "resident bounder" for the satirical magazine The Chap. He started as online editor of Judge My Shrub and Moustache News and went on to become the magazine's Moustache Grooming Editor and Editor of Roguishness. Atters' former column 'The Bounder' recounted his numerous rakish exploits within Soho (London) and Hollywood including interviews with "fellow bounders" (such as actor Leslie Phillips). He regularly officiates during the annual Chap Olympiad and opened the 2009 games as its Official Mascot. He has featured on the cover (and within the magazines Photo Features) a number of times. Attree was a prominent campaigner within the 'Chap movement' during their early Children In Tweed and Civilise The City campaigns. He has also been a Chap activist during such demonstrations as the Tate Modern Protest. In his book London Calling: A Countercultural History of London since 1945, author Barry Miles details how Attree (along with both a columnist of the magazine and the editor) climbed to the top of a Rachel Whiteread's art installation titled Embankment (a 67-foot-high "mountain" of resin boxes housed within the Tate Modern). The author notes "At only ten feet from the peek, they were halted by the sound of a megaphone but a swift scramble took them to the summit where they planted a Union flag, drank a chilled martini and passed around a celebratory briar." Miles also highlights their previous Victoria and Albert Museum demonstration where 'The Chaps' lamented Whiteread’s Untitled (room 101) exhibit, insisting that it intruded upon the plaster cast room of nineteenth-century architecture.


Photograph by Rose Callahan
Attree's satirical articles (including broadsheet reviews) are generally black humoured and Gonzo in style and span from mainstream publications such as Time Out and The Guardian to works of erotic comedy for magazines such as Penthouse Forum, Erotic Knave (as "The Knave") and formerly Erotic Review (as an ongoing columnist). Attree is also a writer on subjects specific to the paranormal and occult for magazines such as the Fortean Times. As Flux magazines Paranormal Investigations Editor, his satirical series Atters Attree’s Temple of Arcane explored the supernatural through spoof case studies and carefully staged esoteric photographs (including 'angry' UFOs, fossilised poltergeists, a lactating Nefertiti, ectoplasm and the Mitcham Pongo pygmaeus). He has been serialised in T3 Magazine (with his socially dysfunctional robotic sidekick Robodog) as their caddish Gadget Guru. Referring to "Atters" Le Figaro magazine professed: "This man is a bomb. A bomb in stripy jacket, of course, but an explosive charge of madness, humour and eccentricity. Anarcho-dandy, Michael Attree is a revolutionary cell in three-piece suit who cherishes the dream of overthrowing the Western consumer society."




CHAPEAUX MELON, LONGUESMOUSTACHES ET GANTS DE CUIR
in Le Figaro Magazine 

PAR OLIVIER FRÉBOURG Mis à jour le 14/08/2009  | publié le 08/08/2009
Porte-drapeau des Chaps, mouvement qui se propose de transformer l'Angleterre en royaume du burlesque et de la satire, Michael Attree défend un art de vivre menacé : la poésie, les costumes en tweed, la conduite à gauche et les sandwichs au concombre.

 Cet homme est une bombe. Une bombe en veste à rayures, certes, mais une charge explosive de folie, de drôlerie, d'excentricité. Anarcho-dandy, Michael Attree appartient à une cellule révolutionnaire en costume trois pièces qui caresse le rêve de renverser la société de consommation occidentale : the Chap (expression des années 30-40 qui signifie « le gars »). Michael Attree est le porte-drapeau du mouvementChap, organisation spectrale et surréaliste aux multiples visages dont le slogan claque comme une chemise impeccablement repassée : «Une étiquette révolutionnaire pour le gentleman moderne.»
Attree, l'un des plus vieux et prestigieux noms du royaume britannique (il apparaît déjà en 1086 dans Le Livre du Jugement dernier rédigé pour Guillaume le Conquérant), est un caméléon insaisissable : il se fait appeler Michael « Atters » (son nom d'écrivain et de comédien), peut changer jusqu'à cinq fois par jour de costume. Insaisissable, disposant de multiples repaires (théâtres, tailleurs, barbiers, antiquaires), il a décidé de transformer l'île de Sa Gracieuse Majesté en royaume du burlesque et de la satire.

Défendre l'honneur et la fière beauté des moustaches britanniques

La meilleure façon d'attraper Michael « Atters » Attree est de le saisir par les moustaches, à Brighton où il vit, non loin des digues de Marine Parade, le grand boulevard du front de mer. LeChap a décidé de remettre à l'honneur les fières moustaches britanniques, qu'elles aient la forme du guidon d'une Triumph ou des ailes d'un Spitfire.
«Good day to you, sir!» lance Atters en nous accueillant dans son appartement d'Oriental Place. Ce cri du ralliementChap distille la bonne humeur. Dans notre monde de la globalisation où tout s'effondre, l'exquise politesse est une des revendications majestueuses du mouvementChap.
Atters compte parmi les plus belles moustaches d'Angleterre. Il consacre vingt-cinq minutes par jour à les soigner, à les pommader. Il tient la chronique dévolue au système pileux dans le magazine Chap. Car Chap, c'est un magazine culte paraissant tous les deux mois mais aussi un manifeste rouge, étoilé, comme le petit livre de Mao, à la fois révolutionnaire et réactionnaire, et des Jeux olympiques de l'extravagance qui se tiennent chaque été à Bedford Square Gardens, dans le centre de Londres.
Le rasage, la toilette sont pour leChap l'escrime du quotidien : selon George Orwell, un des maîtres à penser du mouvement, un homme à 30 ans a le visage qu'il mérite. Aussi un gentleman doit-il se livrer à une gymnastique faciale s'il suit la diététique prescrite par le manifesteChap : petit déjeuner victorien à base de rognons d'agneau arrosés de sauce Worcestershire, tasse de thé fort à toute heure de la journée, consommation quotidienne de 60 cigarettes Navy Cut, d'un Martini à 17 heures, d'un gin tonic à 18, d'une bouteille de vin au dîner, de plusieurs verres d'absinthe en digestif et d'un verre de pur malt à minuit. «Un programme sévère qui permet d'obtenir le visage du poète W. H. Auden affligé d'un mauvais rhume.»

Une critique ironique en tweed de l'horreur économique

A 44 ans, Michael Atters affiche un visage lisse barré d'un franc sourire qui accentue les fossettes de ses pommettes. Des favoris escortent ses joues comme deux lanciers du vice-roi des Indes. Ses cheveux vouvoient sa nuque sans toucher le haut de ses épaules. Ses ongles sont parfaitement manucurés. Son anglais est balancé avec des envolées oxoniennes (Michael a d'ailleurs passé une partie de sa jeunesse à Oxford). Son mot fétiche est«marvellous» qu'il déguste comme une lampée de crème fouettée. En permanence son visage change d'expression. Tour à tour impassible comme celui de David Niven, inquiétant comme celui d'Oscar Wilde, enjôleur comme celui d'Arsène Lupin.
Cet ancien élève de la prestigieuse école d'art de Saint Martins a déjà plusieurs rôles derrière lui. Il a été réalisateur de documentaires pour la BBC mais a refusé le système du spectaculaire médiatique. Il a vécu de longues années dans un monastère sur l'île écossaise de Iona, il voulut y organiser une grande procession païenne et en fut chassé par les autorités ecclésiastiques. Désormais il se consacre à l'écriture, à son métier d'acteur et de metteur en scène satirique.
Après une nuit roborative (leChap déteste se lever tôt : il serait plutôt comme Churchill à travailler dans son lit et sa baignoire), Michael « Atters » Attree revêt un maillot de bain une pièce en coton à rayures bleues et blanches. En compagnie de son égérie Donna Grimaldi, il va prendre un bain sur la plage de Brighton. Donna et Michael n'oublient ni leur épuisette ni leur drapeau anglais. Le mouvementChap est né en 2000 avec l'idée de sauver du naufrage mondialisé les valeurs qui ont sculpté la Grande-Bretagne : la poésie, le tweed, la pipe, le chapeau, les bonnes manières, le Martini-dry, l'art de conduire à gauche avec des gants de cuir à trous, la lecture en robe de chambre ou en flanelle, le monocle, la canne à pommeau.
Brighton a connu l'élégance de Brummel et les caprices du prince de Galles. Sur Marine Parade, personne ne s'étonne donc de la tenue de Michael ni de celle de Donna dans son magnifique déshabillé à fleurs. Comme Byron, Atters est capable de se baigner tout en fumant son cigare Hamlet : pourquoi lire Shakespeare alors qu'on peut le fumer ?
Après le bain, Michael revêtira un costume trois pièces en tweed couleur automne avant de passer chez son tailleur Mark Jenkins à Brighton Square pour un essayage, fera escale au pub avec quelques amis aux longues moustaches et déjeunera à l'English's of Brighton.
Michael Atters, ce n'est pas qu'un costume rétro, un nostalgique un brin fêlé, c'est aussi un remarquable analyste de notre société : «Notre intellect humain est avili chaque jour davantage, dit-il. Il évolue sous la dictature d'une minorité de financiers, d'industriels et d'hommes d'affaires à l'origine du groupe Bilderberger [groupe non officiel et influent de décideurs et politiques qui régenterait l'économie libérale de la planète, ndlr]. Tous ceux-là préfèrent nous voir regarder la télévision, nous nourrir de leur mauvaise graisse que réfléchir sur leurs activités, par ailleurs peu orthodoxes... Les Anglais multiplient les contorsions les plus bizarres pour ne pas se montrer gênés par cette lamentable situation. C'est ainsi qu'ils sont tous hélas entrés dans le rang. Mon plaisir est alors de parodier tous ces aspects minables et à tous les niveaux, de préférence quand il ne le faudrait pas.»
Dans son show qui fait salle comble, The Atters Attree's Chaporgasmic Terrors, ce petit cousin des surréalistes et des situationnistes français apparaît sur scène muni d'une lampe frontale, dans un costume que n'aurait pas renié Albert Schweitzer : un médecin explorateur versé dans les expériences paranormales (le père de Michael a travaillé au Kenya au service de Sa Majesté). Il commente des photomontages où se mêlent pin-up, appareils de mesure électrique et soucoupes de Martiens. Selon Atters, laChap attitude,«c'est croire en la liberté de penser, sans honte, par soi-même et pour soi-même, savoir apprécier la bonne vieille culture britannique avec un penchant naturel pour tout ce qui est complètement osé et surréaliste».
Mais chaque été, Michael quitte Brighton pour Londres. Il est le porte-drapeau des olympiades de l'extravagance. Un dimanche matin de juillet convergent vers Bedford Square Gardens plus d'un millier de personnes, hommes, femmes et enfants. Ce sont desChaps qui arborent chapeaux melon, cravates flamboyantes, moustaches impériales, vestes à rayures vintage, hauts-de-forme ou canotiers, tenues d'explorateur à la Livingstone ou de clergyman. C'est leD Day de l'élégance britannique. On croise un militaire sorti d'un épisode de Blake et Mortimer, une resplendissante brune en maillot de bain qui porte autour de sa taille une bouée canard. En compagnie de Gustav Temple, le fondateur historique du Chap, sosie de Gatsby le Magnifique, Michael est l'une des stars de ces Jeux olympiques loufoques et déjantés.
Sur l'herbe anglaise (que pourtant personne ne fumera), autour de stands qui servent à la chaîne des carafes de Pimm's et de gin, se déroulent des jeux subversifs et ludiques. L'allumage d'une immense pipe olympique en bois par Gustav Temple marque l'inauguration officielle. Il la transmet ensuite à Michael Atters qui, portant l'Union Jack, entame une marche au ralenti qui se veut un éloge de la lenteur dans un monde consumé par la vitesse et l'esprit de compétition. Tous lesChaps etChapettes présents lui emboîtent le pas. Cet exploit sportif donne soif : la seule eau tolérée aux olympiades est la légère bruine londonienne.
Première compétition : les concurrents doivent préparer le Martini-dry le plus authentique. Un juge-arbitre de 2,30 mètres de haut départage les meilleurs sur la ligne d'arrivée. Voici ensuite le lancer du sandwich aux concombres, une spécialité britannique qu'il convient de restaurer. Un gentleman propulse le sandwich avec son chapeau melon, un autre le fait porter par son butler, un troisième le lance avec sa batte de cricket. Mais c'est une lady, une romantiqueChapette, qui triomphe en jetant son sandwich dans les œuvres poétiques de William Auden : au sol, il doit y avoir le moins d'écart possible entre les tranches de pain de mie et le concombre. Déjà, la fumée délicate des pipes et cigares recouvre, tel le fog londonien, le parc de Bedford.

Une canne, un monocle et des Chapettes pour des jeux délirants

Puis c'est l'heure de la joute de parapluies : sur des vélos, les hommes s'affrontent, munis de boucliers en carton recouverts d'une page du Daily Telegraph. Michael Atters, la mascotte des olympiades, intervient souvent comme juge-arbitre pour séparer les preux chevaliers. Le Tug of hair, où deux équipes se font face en tirant les fausses moustaches longues de plusieurs mètres de Michael assis dans un fauteuil, soulève l'enthousiasme de la foule. Mais c'est au concours de claques qu'Atters remporte un triomphe éclatant : le candidat de sexe masculin doit adresser une parole grossière à uneChapette qui lui décoche un soufflet. Le gagnant est celui qui use du stratagème le plus tordu pour écoper de la plus belle marque d'infamie. Grâce à une canne au bout de laquelle se trouve un monocle qui permet de regarder sous les jupes desladies, Michael s'impose comme un stratège redoutable. «Un bon Chap, rappelle Atters, a aussi un penchant pour les jolies filles.»
S'enchaînent les jeux du pipeathlon et du steeplechase. Les cravates se dénouent, les gorges se serrent. Il va falloir se quitter. On boit le coup de l'étrier. On s'exerce au « sémaphore du pantalon », le code secret desChaps : un jeu de jambes qui permet d'adresser des signaux de détresse tout en restant gentleman dans le geste. Les premières feuilles tombent des grands arbres. Par bonheur, elles ont la couleur du tweed. La nature en Grande-Bretagne a depuis longtemps choisi laChap attitude.

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